La vallée des Merveilles

Sacrifice et renaissance

Sur la stèle du torrent des Merveilles dite « le chef de tribu », figure un personnage aux bras étendus, au pouce gauche relevé, comme le dieu aux bras de foudre, et aux pieds retournés vers l’intérieur. Son visage est constitué par un seul petit corniforme qui représente à la fois ses yeux et son nez. Son sexe est manifestement masculin. Son torse est orné d’un motif corniforme. Un grand poignard est fiché dans sa tête.

Ce personnage majestueux, constitué uniquement d’une combinaison de signes corniformes, évoque le dieu tauromorphe ou dieu taureau, sacrifié pour donner l’abondance aux hommes.

 

Fig. 178:  le dieu tauromorphe sacrifié

Roche Z VII. G I. R 8, Bego

 

Le dieu tauromorphe est sacrifié : de son sang, il nourrit la terre. Telle la végétation qui s’endort à l’automne, il renaîtra le printemps venu. Non plus dans la violence du sacrifice mais dans la lumière du soleil à son zénith : telle est l’image qui en est donnée par la figure de la roche Z IX. G II. R 4., située à quelques centaines de mètres en aval de la roche dite du « chef de tribu ».

 

               

 

 

La région du mont : 2 000 à 2 800 mètres d’altitude, plus de 37 000 gravures protohistoriques gravées sur 3 700 roches

Un paysage de montagne mystérieux: dalles colorées en orange ou rouge… Proximité du ciel, soleil, lune, étoile, orage et foudre…

Torrents, eaux profondes, massifs érodés par les glaciers …

Le mythe de la déesse-mère, apparu dans un contexte pré-agricole, cède progressivement la place à des divinités  masculines, en phase avec le développement de l’agriculture et de la métallurgie : le feu, le soleil, les symboles cornus les motifs rayonnants.

Le principe dynamique du couple primordial
ne serait-il pas un archétype : l’eau ?